Un accord portant sur un projet de rupture conventionnelle collective (RCC) a été signé le 19 février chez IBM. Il a été validé par la CFTC, la CFE/CGC et l’UNSA.
Nathalie Richard, DSC CFTC, nous a fait part des raisons pour lesquelles la CFTC a signé.
« Début février, la Direction d’IBM France a lancé une négociation marathon sur un plan de Ruptures Conventionnelles Collectives, que la CFTC IBM France a décidé, par le vote majoritaire de ses sections, de signer.
Qu’est ce qui a motivé notre décision ?
Depuis plusieurs années, nous subissons des plans sociaux à répétition. Ces plans ont certes été majoritairement basés sur le volontariat, mais volontariat ne veut pas dire sans incidence sur le moral des troupes.
La réorganisation lancée en parallèle n’est pas toujours comprise par les salariés, qui ne se retrouvent plus nécessairement dans les nouvelles activités.
Puis, il y a eu une année douloureuse…
En effet, l’année 2016, s’est traduite par le lancement de différents plans sous le mode de la contrainte.
Toutes les mesures de réduction des effectifs existantes ont été mises en oeuvre : PSE avec pour la 1ere fois des licenciements à la clef, filialisation, mutation contrainte, vente de division, ….
Ces plans ont conduit les Organisations Syndicales à porter certains des projets en justice.
Malheureusement nous n’avons pas été entendu sur la vente de la division de nos secrétaires et assistantes, conduisant à beaucoup de souffrance chez les salariées concernées mais nous avons été heureusement entendu sur le PSE de GTS IS qui a conduit à l’annulation de l’homologation du PSE et de facto l’annulation des licenciements programmés.
Cette situation a généré un affrontement important entre les Organisations Syndicales et notre Direction, et un climat social à l’avenant.
Nous sommes donc dans une situation où si nous avons effectivement une entreprise qui estime que ses effectifs sont trop importants, nous avons également des salariés qui ne demandent qu’une chose, c’est »quand et comment ils pourront partir ».
Nous estimons que notre rôle est d’écouter, en premier lieu, nos collègues.
Si nous estimons qu’à l’issue de la négociation d’un accord, que les conditions financières sont honnêtes, que les moyens sont mis sur la table, et que les conditions ne sont pas susceptibles de mettre en danger les salariés, nous ne pouvons nous opposer à leurs volontés de partir même si cela n’est pas intrinsèquement le rôle
d’un élu qui doit faire tout ce qui lui est possible pour préserver l’emploi. Mais nous considérons que nous ne pouvons être juges de la volonté de nos collègues et qu’au contraire, nous devons écouter, conseiller et accompagner les salariés dans leur projet et souhaits, même si cela passe par un départ de l’entreprise.
Ce plan de RCC concerne toutes les fonctions de 4 secteurs de l’entreprise, dont les services administratifs et certaines fonctions commerciales.
Il prévoit 94 suppressions de postes au maximum et sera complété par des mesures de Fins de Carrière, telles que prévues dans l’accord sur la Gestion Prévisionnelle de l’Emploi et des Compétences (GPEC).
Demain, nous allons reprendre les négociations sur le nouvel accord GPEC. Sans préjuger de ce que sera notre décision à l’issue de ces négociations, nous ne pourrons signer un nouvel accord que s’il apporte des « plus » aux salariés d’IBM France, par rapport à l’accord existant.
De plus, en termes de formation, de maintien et de renouvellement des compétences, afin qu’aucun salarié ne soit plus oublié et ne soit plus conduit à être dans une impasse professionnelle…
Nous estimons qu’il est maintenant plus qu’urgent et nécessaire qu’IBM France regagne un capital sympathie et confiance de ses salariés et les mesures qui pourront être mises en oeuvre au travers de l’accord GPEC, doivent impérativement démontrer que notre Direction s’intéresse au sort et à l’avenir de ses salariés, et ne les considèrent plus seulement comme une équation financière permettant de satisfaire nos actionnaires… »